vendredi 22 janvier 2016


Je vous propose un petit tuto de fabrication de poisson nageur articulé. La forme générale est un leurre plat, un "flat-side".

Les éléments sont relativement simple à trouver, lattes en bois tendre, corde à piano inox (1mm diamètre), plaque de plexiglas (> 2mm épaisseur) , feuille de plomb pour toiture, vous trouverez tout chez le magasin de bricolage le plus proche.


La construction proposée utilise quelques petites machines outils, mais je pense qu'on peut commencer avec une simple drem...

La première étape consiste à faire un plan, pour avoir une idée grossière du poids et de la flottabilité de l'ensemble, je me suis fait un petit logiciel qui fait cela, le même que pour les flotteurs. L'équilibre général est calculé a partir des densité des différents matériaux et de leur volume, c'est un calcul un peu approximatif mais qui permet de ne pas se tromper complètement.

 
l'objectif ici est de faire un poisson nageur légèrement flottant qui va couler au ramené






 



On part ensuite de deux morceaux de latte de même taille, ici 37mm x 100mm, le plan est dessiné sur le bois et la partie centrale est évidée pour recevoir le lest: des petits morceaux de feuille de plomb et une "bulle d'air" qui va permettre d'augmenter la flottabilité et la stabilité du leurre


Les morceaux d'armature sont découpés et cintrés , il prennent place dans des rainures faites dans les lattes, le lest est collé à sa place et les armatures sont positionnées pour vérifier que tout est correct et que les deux faces du leurre s’emboîtent correctement


il ne reste plus qu'a passer une bonne couche d'araldite (mais pas trop) et de presser le sandwich pendant une nuit.
 

La forme extérieure est dessinée sur le leurre brut et découpée pour obtenir la forme finale. Une bavette en plexiglas est insérée à l'avant pour faire "nager" le leurre. Cette bavette n'est pas collée tout de suite, parce qu'elle va devoir être ajustée précisément pour que la nage soit parfaite, et que le leurre vienne "droit".



 


 Après pas mal de ponçage, et avec des hameçons , on obtient quelque chose qui commence à ressembler à un poisson nageur
 




il vaut mieux éviter de se lancer dans la décoration tout de suite. En fait le plus important, c'est que ce leurre nage correctement dans les profondeurs choisies à l'avance. Il est souvent nécessaire de retoucher la position de la bavette, voire de rajouter ou enlever du lest : il est donc préférable de faire toutes ces opérations avec un leurre brut et de le décorer ensuite, cette dernière opération ne changeant que rarement le comportement dans l'eau.


Le tuning de la nage n'est  pas facile, il y a pas mal de paramètres:
- taille, inclinaison et forme de la bavette
- taille de la partie arrière du leurre
- forme générale du leurre


On peut jouer sur ces paramètres pour faire frétiller le leurre ou le faire nager nonchalamment, le seul point commun de réglage est de faire nager le leurre de façon rectiligne lorsqu'on le ramène : il suffit de tourner légèrement la bavette du coté de la nage pour qu'il nage dans l'autre sens :

 - si le leurre vient par la droite, tourner légèrement la bavette à droite
 - si le leurre vient par la gauche, tourner légèrement la bavette à gauche


Une fois l’équilibre trouvé, je colle fortement la bavette au corps du leurre avec de l’époxy


Passons maintenant au décor. Il y a des multitudes de façons de décorer un leurre : de la peinture, à la sculpture, avec des décors réalistes qui imitent le poisson, ou des couleurs flashy qui déclenchent l'agressivité

Pour ma part, j'aime bien faire des "red-head" ou têtes rouges, avec des flancs argentés, je trouve que c'est prenant mais c'est une affaire de goût

J'utilise des bandes d'autocollant fléchissant simple ou irisé pour les flancs , on trouve ce film un peu partout, magasin de brico, internet, emballage divers.

Je n'oublie jamais, le "signal oeil", je ne sais pas si ça sert vraiment a quelque chose, enfin ca donne une âme au leurre, qui ressemble un peu a un vrai poisson.

Ensuite vient la phase de vernissage, la encore pas mal de possibilités. Le leurre doit résister a des lancers répétés et aux dents acérées des carnassiers, il faut du costaud.

On peut utiliser plusieurs couches de vernis a parquet, ou mieux du "verre liquide" qui sert a vitrifier les tables de bar. Ce vernis est très solide et très épais, il équivaut a 5 ou 6 couches de vernis traditionnel, il est également composé d'un diluant très agressif et il faut faire attention qu'il n'attaque pas la peinture ou la couleur du revêtement. 

 Pour avoir une répartition bien homogène du vernis, j'ai bricolé une machine de séchage tournante, j'ai pris un moteur de boule a facette qui tourne très doucement, on peu prendre aussi un moteur de micro-onde, ça marche aussi. Le but est d'avoir une rotation lente puisque le vernis va sécher pendant au moins 12h. Il ne faut jamais négliger cette phase, un bon vernissage avec des bonnes conditions de température et d'humidité vont donner une couche solide et transparente, gage de longévité du leurre.
   



Voila c'est quasiment terminé, on peu remettre encore une ou deux couches de vernis pour finir de solidifier . On note le grammage, deux hameçons de qualité et il n'y a plus qu'a aller tenter "maître Esox"









Maintenant il n'y a plus qu'a faire fonctionner votre inventivité au niveau des formes et des couleurs, prendre un poisson avec un leurre qu'on a fabriqué soit même c'est super...








mercredi 13 janvier 2016

On va changer un peu de sujet et de pêche, je suis également un pêcheur à l'anglaise et je fabrique mes flotteurs pour cette pêche.

je ferai un article plus tard sur la fabrication de waggler pour pêcher en fixe, mais j'essaye aujourd'hui un autre type: le flotteur coulissant.

J'ai déjà fait un certain nombre de flotteurs avec des matériaux classiques, balsa et plume de paon mais je voudrais essayer cette fois une nouvelle technique avec d'autres constituants. Une grande marque qui fabrique généralement des stations, a un modèle similaire a ce que je veux faire, tige en carbone creux et gélule assez ronde, pour moi ce sera de la mousse polyuréthane.

Ces flotteurs doivent être assez peu pré-plombés pour bien coulisser, je vais donc utiliser une tige de laiton de 2.5mm comme lest et embase. J'ai trouvé récemment dans un magasin de modélisme du tube carbone de 2mm de diamètre extérieur, enfin je vais utiliser une antenne creuse qui va s’emboîter parfaitement sur la tige en carbone. 

La pêche au coulissant est assez difficile à maîtriser et donne lieu à de nombreux emmelages, je vais donc essayer de faire un flotteur, très "lisse" avec un minimum d'aspérité.

je commence par la tige du flotteur, je vais solidariser la tige en laiton et le carbone à l'aide d'un insert en corde a piano pour solidifier la quille. j'ai percé la tige de laiton au diamètre de l'insert (1mm) , diamètre interne du tube carbone.

 
Je commence par coller l'ensemble, les deux parties doivent être assez bien alignées, puisque je vais tourner le bulbe du flotteur directement à partir de cet axe.
 


 










Passons au corps du flotteur, je découpe un cube de mousse polyuréthane, peu dense. je voudrais que mes flotteurs portent 8-10g en plus de l'insert en laiton. Je perce le cube au centre puis je colle a l'époxy sur la tige













Après séchage, je tourne les bulbes avec une perceuse de modélisme, je mesure régulièrement la portance pour rectifier et obtenir 8g en final.




Cette mousse est très peu dense, donc très porteuse mais fragile, il va falloir soigner la finition pour solidifier le bulbe. je passe donc une première couche de gesso, ceci va lisser la surface et commencer à renforcer la surface du flotteur. Je passe ensuite deux couches de peinture noire à portail










Voila le résultat final après inscription de la portance et collage de l'antenne creuse


  


lundi 11 janvier 2016

Ce début d'année est propice dans notre région aux pèches fines et aux poissons difficiles. Pour préparer un peu le terrain je me lance dans une série de flotteurs "tout métal" qui sont en final les flotteurs les plus simples à réaliser.

Ces flotteurs seront donc dotés d'une antenne et d'une quille en corde à piano redressée de 0.5mm, et fabriqué en mousse pour garder une portance correcte malgré le poids de la corde à piano.

Il y a pas mal de mousses différentes pour faire des flotteurs: polystyrène Haute densité, polyuréthane, Styrodur, Rohacell et plein d'autres. Chacune de ces mousses est déclinée avec des densités différentes, disons de 30kg/m3 à plus de 100kg/m3.

Chaque mousse est également différente quant à la réaction aux colles et vernis. Il faut bien vérifier la compatibilité avant de se lancer.

Le dernier paramètre est la facilité à les obtenir en bonne quantité, et donc leur prix. 

Un bon compromis est la mousse polyuréthane : facile à se procurer, facile à usiner avec une bonne résistance aux colles et vernis. 

Cette mousse compose généralement les fausses poutres et les moulures de plafond, il est donc assez facile de s'en procurer dans les magasins de bricolage, le seul défaut concerne l'epaisseur potentielle qui est rarement au dessus de 20mm .

Le prix d'une poutre de plafond peut paraître élevé (> 50€) mais il permet de fabriquer des centaines de flotteurs. 








La première étape concerne le découpage de blocs qui vont constituer les corps des flotteurs, je voudrais faire des flotteurs "gardons" de 0.6, à 0.8g de portance final. Les blocs vont faire environ 1 cm de coté sur 30mm de long.

Il faut ensuite percer les blocs à peu près au centre, ici antenne et quille sont d'un seul tenant en acier, donc il suffit de percer simplement avec une tige du même diamètre

Je colle les blocs sur les tiges en acier avec de l’époxy bi-composant rapide, de façon a laisser une antenne de 40mm de long




Une fois sec, on passe à l'usinage, j'utilise sur la mousse une lame de cutter comme outil de dégrossissage,puis différents papiers de verre, jusqu'au 1000 pour la passe finale.



Pour être sûr que le flotteur sera bien étanche et pour commencer à renforcer la surface du flotteur, je passe une première couche de bouche pore à bois, puis une couche de peinture noire à portail, ces deux couches vont solidifier le flotteur avant un ponçage final au papier de verre très fin.






Vient ensuite la pose de l’œillet en corde à piano 2/10 ème et l'étalonnage dans un tube d'eau, je note la portance avec de l'encre de chine blanche, 
ici les flotteurs font environ 0.7g

On passe enfin à la finition: 3 ou quatre couches de peinture blanche mate sur l'antenne avant une ou deux couche de peinture fluo rouge ou jaune.

Vernissage final avec un vernis polyuréthane qui va encore renforcer l'ensemble et terminer le flotteur. 






vendredi 8 janvier 2016

Je suis en train de finir une "commande" de flotteurs bolognaise. Je détaillerai plus tard la fabrication puisqu'il m'en reste quelques un à faire, mais voila le résultat
 
















Ceux-ci font 6g , ils sont en mousse polyuréthane, ils sont coulissants avec un passant parallèle, antenne plastique 2.5mm et quille carbone 1mm.

mercredi 6 janvier 2016

Aujourd'hui une séance bricolage et réparation

Les stations rive sont assez résistantes, mais à la longue certaines pièces s'usent et particulièrement le mécanisme de serrage des pieds. 

Je vous propose la réparation d'un bouton, ici d'une D36 mais la même chose est possible avec quasiment tous les boutons de toutes les stations rive, je l'ai également fait avec une vieille D16, qui a plus de 15 ans
 
  le bouton (réparé)

Il y a plusieurs cas d'usure possible, mais dans mon cas , c'est le pas de vis du bouton qui est abîmé et qui tourne dans le vide, le serrage du pied est alors impossible.

Ces boutons sont simplement constitués d'une vis a tête hexagonale M6 qui est noyée dans le plastique. Pour réparer sans changer le bouton, il faut changer la vis et c'est assez simple.

On commence par trouver des vis similaires, on peut prendre de l'acier zingué ou de l'inox, c'est au choix

 


 Sur la photo, la vieille vis usée et la future nouvelle qui sort du paquet, les vis d'origine font 25mm de long, en inox, je n'ai trouvé de du 20mm, ca devrait marcher aussi

La deuxième partie consiste à usiner la tête du bouton avec une Drem... pour atteindre la tête de la vieille vis. on fait d'abord un petit trou au centre jusqu’à trouver la partie métallique de la tête de vis, puis on élargit progressivement.

Au final la face supérieure de la tête de vis doit être complètement visible.

Avec un étau on sert le bouton dans l'axe de la vis et celle ci va s'extraire toute seule, laissant l'empreinte de la tête hexagonale dans le plastique

il suffit ensuite de mettre en place la nouvelle vis à la place de l'ancienne , et avec un petit boulon de l’insérer dans la même empreinte que la précédente

On rebouche ensuite le trou avec de l’époxy, et le tour est joué, un beau bouton tout neuf peut reprendre son office

 











lundi 4 janvier 2016

En cette nouvelle année, je me suis mis en fabrication de petits flotteurs pour la pêche au coup, je vos propose un "how-to" : objectif 0.4g à 0.7g, antenne plastiques 0.6mm et quille métal.

Je vais utiliser une méthode assez simple qui ne demande pas beaucoup de matériel, une perceuse de modélisme style drem... et une colonne de perçage.

Je commence par découper des petits cubes de mousse qui constitueront le corps du flotteur . Évidemment je ne pars pas dans l'inconnu, je vais utiliser du Rohacell HF 71 qui comme son nom l'indique à une densité de 71 kg par mètre cube.

Après quelques petits calculs, et avec l'aide d'un petit logiciel fait main, je découpe des blocs de 1cm de coté et de différentes longueurs, 1.5 cm , 2 cm , 2.5cm   



Le calcul exact de la portance des flotteurs n'est pas simple, il vaut souvent mieux se lancer et puis rectifier les dimensions par la suite.

Ma méthode de fabrication consiste à percer ce bloc de mousse avec un forêt puis d'y coller antenne et quille et enfin de tourner le résultat pour façonner le flotteur.

Pour la quille de ces petits flotteurs, j'utilise de la corde à piano redressée inox de 0.4mm, il va donc falloir percer d'un coté en 0.6mm pour l'antenne et de l'autre en 0.4 pour la quille.

Je me suis fabriqué de petits forêt à étage qui vont permettre de faire la manip en une seule passe et donc de faire deux trous parfaitement alignés  ( en fait un seul perçage)








je bloque le cube de mousse dans un petit étau pour que le trou soit bien dans l'axe du morceau , normalement c'est pas trop mal.

 


Je colle ensuite la quille et l'antenne avec de l'araldite bi composant, je trouve que cette colle est très efficace sur tous les matériaux : plastique, métal, carbone. Généralement elle n'attaque pas trop les mousses, même le polystyrène. Elle sèche rapidement et s'usine bien. 

 

J'ai toujours plusieurs séries de flotteur en cours, une série non usinée en train de sécher et une au niveau suivant de fabrication.

Viens ensuite la phase principale de tournage, la ou le flotteur en devient vraiment "un",une fois que tout est bien sec, je bloque l'antenne dans le  mandrin et je commence le tournage.

J'utilise une méthode ultra basique : je bloque la perceuse entre mes genoux, et je tiens la quille dans la main gauche. J'usine la mousse avec la main droite. La photo est ancienne, j'ai ajouté maintenant un aspirateur devant moi qui permet d'usiner sans en mettre partout et surtout sans respirer de poussière.



 Comme outils, j'utilise soit la pointe d'une lame de cutter soit du papier de verre soit une autre drem.., cela dépend de la taille du flotteur et du matériaux utilisé.

Évidemment cette méthode est empirique, et il y a rarement un flotteur exactement identique à un autre, mais, avec l'expérience, on arrive à avoir l’œil et la différence de portance dépasse rarement 0.1g, surtout ici avec de si petits flotteurs.

Pour plus de précision, il faut un tour mécanique , j'en ai fabriqué un très simple également que je détaillerai plus tard.Il y a plein de méthode pour industrialiser la fabrication et faire des flotteurs strictement identiques. 







Bon pour le moment je ne suis pas fabricant de flotteurs et un ou deux dixièmes de gramme ne gène en rien la pêche.


Le flotteur est désormais formé, passons à la finition. 

 

Il y a la aussi beaucoup de méthodes, qui dépendent de la porosité du matériaux. Le rohacell a cela de remarquable qu'il peut être quasiment utilisé sans vernis , il est naturellement étanche. Pour des raisons esthétiques et pour protéger le corps des futures agression du fil, j'aime bien tout de même colorer et vernir le flotteur.

J'utilise ici de l'encre et non de la peinture, avec un gros marqueur indélébile je recouvre le corps d'encre. Pour fixer l'encre je passe une première couche de vernis polyuréthane. (attention ce vernis va dissoudre l'encre, même indélébile)   

Une fois bien sec, je repasse chaque flotteur au papier de verre, grain > 1000 pour parfaire l’état de surface  











je place alors l’œillet, fabriqué a partir de corde à piano inox de 0.2mm, le plus près possible de l'antenne.

Après étalonnage, je note le grammage de chaque flotteur à l'encre de chine, ici blanche sur fond sombre.

Je passe ensuite la deuxième et dernière couche de vernis, après 24h de séchage, voila une série de petits flotteurs prêts à être utilisés






Bonjour à tous,

Moi c'est Ludo, je suis passionné de pêche et de bricolage

Je vous propose de suivre mes différentes réalisations:


  • Flotteurs
  • Poissons-nageurs
  • Bricolages divers et astuces

Bonne et heureuse année 2016

Ludo